Interview du Maestro pour le journal suisse BZ dans lequel il dévoile ses plans de carrière au cours d'une interview menée durant la Coupe Davis. Voici quelques morceaux choisis:
Vous êtes un Globetrotter et vous sentez chez-vous pratiquement partout.Quels sont vos liens avec Bern?
Je suis allé à l'école avec le Bernois Sven Swinnen et j'ai souvent effectué des compétitions dans le centre de la Suisse, au Tennis Club de Dählhölzli et Münsingen. Plus tard, je me suis entrainé au centre de Biel et y déjeune toujours avec des collègues de temps en temps. Je me souviens également d'une séance de rafting sur la rivière AAre. Actuellement, je me familiarise avec le dialecte bernois via mon coach Severin Lüthi et viens parfois regardé un match de FC Bâle.
Vous êtes le patron de l'ATP, votre équipe suit vos moindres désirs. Vous trouvez difficile de vous intégrer à une équipe de Coupe Davis?
Pas du tout! Je trouve cela facile au contraire. Lorsque Seve m'a demandé quand il voulait qu'on s'entraine mardi, j'ai alors demandé quel était le meilleur moment pour Stan. Cela m'importe peu de m'entrainer le matin tôt, je me lève en même temps que les jumelles. Si l'équipe préfère deux entrainements courts au lieu d'un long, ca me convient.
Est-ce que ce genre de planification est difficile à organiser?
Nous sommes 8 joueurs, mais il est difficile de trouver des plages horaires sur le court central. A l'US Open, lorsque je demande un entrainement sur le Central, ils déroulent le tapis rouge. Ici, nous devons le partager avec l'équipe adverse.
Comment cela se passe hors des courts?
C'est super! L'entente est très bonne au sein de l'équipe, nous sommes tous amis. Nous sortons diner ensembles, ce que j'apprécie énormément. Je n'aime pas être seul, je me sens bien mieux entouré d'amis ou par ma famille.
En coupe Davis, vous ne jouez pas pour vous. Vous représentez le pays entier. Etes-vous patriotique?
Je ne ressens pas une grande différence. J'ai toujours le sentiment de représenter la Suisse partout dans le monde. J'aime le faire, je suis fier d'être Suisse. La Coupe Davis est plus axée sur le drapeau car à la place du "Game Federer", ils disent "Game Switzerland". C'est un évènement important. Mais, pour l'instant, l'importance de l'équipe est moindre comparée à celle de l'équipe de foot nationale.
Envisagez-vous de jouer davantage en Coupe Davis?
Les dates pour les joueurs du top sont délicates. Je souhaiterais m'investire plus que les années précédentes mais, pour moi, je considère représenter la Suisse durant la saison entière.
Quels sont les moments les plus forts hors d'un match de tennis?
La famille bien sûr. J'adore voir mes filles grandir. J'aime également passer du temps chez moi, en Suisse. Après ma défaite "tragique" à Wimbledon, d'après les médias, j'avais 4 jours de libre. J'ai demandé à Mirka: "Qu'allons-nous faire? Et si nous ne faisions rien?" C'est super d'être encore spontané. J'aime vivre sans planifications particulières, ce qui n'est pas le cas dans ma vie professionnelle.
Vous avez tant gagné. Est-ce que la motivation est toujours présente?
Oui, je crois. J'ai appris à gérer les défaites mais cela ne m'empêche pas d'apprécier toujours autant les victoires. C'est le cas également pour Lleyton Hewitt, Andy Roddick ou encore Rafael Nadal: nous devenons plus sereins avec l'âge. On ne s'enflamme plus comme avant. Cela serait impossible à tenir physiquement et mentalement. Je me sens extrêmement satisfait lorsque je remporte un tournoi. Dès les demis, je sens monter l'émotion à l'intérieur et c'est pourquoi je me concentre sur ma réserve. Mais à l'intérieur, le feu continue à brûler, c'est l'essentiel.
Vous êtes connu sur les courts comme "Mr Parfait". Mais chaque personne possède ses faiblesses. Quelles sont les votres?
(hésitation) Je ne sais pas cuisiner.
...contrairement à Nadal.
Nadal sait cuisiner?
Etes-vous un père strict ou plutôt cool?
Avec l'âge, nous devons progressivement commencer l'éducation de nos enfants. Au départ, les tâches les plus importantes étaient de les nourrir, changer leurs couches, les mettre au lit et s'occuper d'elles en général. Maintenant, Mirka et moi devant décider à quel moment sévir. C'est important de définir les limites.
Est-ce difficile pour vous?
Ce qui complique la tâche est que nous changeons constamment d'endroit. A la maison, les enfants établissent plus facilement les repères. En ce qui nous concerne, d'une semaine à l'autre tout change.
[ Lire Interview (en allemand) ]