Pas facile de se démarquer sur la scène internationale Junior. A 17 ans bientôt, la double championne d'Afrique 2010 et 2011 tente de relever le défi en pointant déjà à la 31e place mondiale du classement ITF.
Une joueuse talentueuse et pleine de ressources qui espère faire évoluer son tennis jusqu'aux plus hauts rangs des scènes de prestige !
"J'ai été repérée vers 11 ans par Karl Davies et on m'a proposé de faire un essai d'un mois dans les installations de l'ITF, se souvient-elle. Comme ça s'est bien passé, on m'a proposé de revenir à 13 ans, pour suivre un programme tous frais payés aux côtés d'une quinzaine de joueurs du sud de l'Afrique." C'est avec le soutien de l'ITF, plus précisément du Fonds de Développement du Grand Chelem, qu'elle effectue actuellement une tournée européenne de huit semaines qui doit s'achever à Wimbledon.
Quid de ses chances d'intégrer le circuit professionnel à l'issue de sa formation fédérale ? "À 18 ans, on a le choix : soit on intègre le circuit, soit on rejoint une université américaine, soit on arrête le tennis. Moi j'ai envie de passer pro, mais je suis obligée de prendre des cours par correspondance pour rattraper le retard pris en raison des tournois et des entraînements. J'aimerais d'abord finir l'école secondaire et ensuite devenir pro", souligne-t-elle, non sans préciser que ce choix est bien le sien et non celui de sa famille.
Sa famille, puisqu'on en parle, n'est pas étrangère à sa passion, loin de là. Si elle se démène à l'heure actuelle sur les terrains de tennis du monde entier, c'est en grande partie grâce à son père, Julien Razafimahatratra, entraîneur au Centre national universitaire de tennis d'Ambohibao, qui lui a mis une raquette entre les mains à l'âge de 7 ans. "Aujourd'hui, il entraîne des enfants, mais il faisait partie autrefois des grands espoirs du pays. Il s'entraînait avec Dally [Randriantefy] à l'époque, mais il avait dû arrêter à cause d'une blessure."
Ses premiers résultats en disent long sur sa détermination et son talent. "J'ai joué mon premier tournoi à 9 ans et je l'ai gagné. J'ai donc été sélectionnée pour l'Open des Pirates, à la Réunion, et j'ai encore gagné. Mais tout ça n'aurait pas été possible si mon père n'avait pas été professeur de tennis", indique-t-elle, en référence à la situation critique que traverse actuellement Madagascar, pays d'une beauté fascinante mais dont la situation économique très difficile est aggravée par une crise institutionnelle. "Il faut faire partie des familles très riches pour pratiquer ce sport à Madagascar. Il y a pas mal de bons joueurs, mais ils sont très peu nombreux à pouvoir sortir du pays à cause du manque de sponsors. Or, la fédération malgache ne nous aide pas du tout."
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