M.25/03/2009

Q: Comment vous sentez-vous? Vous êtes vous beaucoup entrainé depuis que vous êtes arrivés d'Indian Wells?
RF: Je me sens bien. Je suis un peu fatigué du voyage d'hier, mais je me suis entrainé hier et aujourd'hui et j'ai aussi une heure demain... ensuite, ca commence!
Alors, j'ai eu suffisamment de temps pour me préparer. Le vent est plus vif par ici, et c'est aussi plus humide. Mais, dans l'ensemble, ca va. Ca a été facile de s'adapter.

Q: Pouvez-vous nous dire à quel point ce tournoi est important pour vous, à ce stade de la saison? De toute évidence, vous avez envie de gagner chaque tournoi mais à quel point est ce important de gagner?
RF: Ca a toujours été un tournoi important pour moi. J'ai gagné l'Orange Bowl ici, en 98 et je suis revenu chaque année. Ca doit être ma 10e année depuis que je suis passé pro.
Ca m'a toujours plus de venir ici. J'ai toujours à coeur de faire bien. C'est la fin de la saison sur dur. Alors, ce serait bien de gagner ici, c'est sûr.

Q: On a eu l'impression que votre dos vous a fait bien plus souffrir à Indian Wells que ce que vous nous avez laissé croire.
RF: Mon dos va bien. J'aimerais que ca aille mieux, mais ce n'est pas un handicap pour moi quand je joue.
Ca ne va pas si mal. Je n'ai simplement pas joué un bon match face à Andy. Mais, pendant le tournoi ca allait. Au moins, j'avais le match dans ma racquette lorsque j'ai joué Andy, en comparaison à l'année dernière où je n'avais pas de controle face à Fish.
Peut-être que ca vous déçois un peu que je perdre comme cela cette année. Mais ca arrive. Je n'ai pas joué depuis longtemps alors ca a été une bonne remise en jambe.

Q: En tant que futur papa, est ce que vous vous préparez déjà? Est ce que vous lisez des livres sur les bébés? Vous savez changer une couche?
RF: Je suis très impatient, et Mirka aussi. Nous avons hâte de voir comment ca va se passer et quel impact le bébé va avoir dans notre vie.
J'ai été pas mal entouré d'enfants ces dernières années. Ca a été sympa d'apprendre comment tout cela fonctionne! Avant, j'étais un peu trop jeune. Alors, je pense qu'aujourd'hui c'est le bon moment de faire ce pas en avant et voir comment cela se passe.

Q: Qu'est ce qui fait que ce tournoi soit si spécial, Roger?
RF: Et bien, le public est fantastique, et le tournoi est bien organisé. Beaucoup de sud-américains viennent ici pour apprécier l'évènement. Le stade est super, et l'endroit aussi. La ville est très sympa.
Alors, je crois que les joueurs apprécient vraiment de venir ici à cette période de l'année. Venir au States et passer d'Indian Wells à Miami se fait bien. C'est la fin de la saison sur dur aussi, et c'est une manière de célèbrer cela avant de revenir plus tard dans l'année.
Ils ont vraiment fait du beau travail ici. Les médias portent toujours beaucoup d'interêt, ainsi que les fans. J'apprécie toujours venir ici, c'est un bon tournoi.

Q: Que savez-vous de votre futur adversaire, Kevin Kim?
RF: Pas grand chose... ca fait un petit bout de temps qu'il est sur le circuit. Je sais qu'il a un revers à une main. C'est un joueur de fond de court agressif. Je n'ai pas pu voir son match aujourd'hui, mais je connais quelques amis qui l'ont déjà joué.

Q: Est-ce qu'il y a des endroits ou des restaurants que vous fréquentez en particulier, ici à Miami?
RF: J'aime aller à South Beach. C'est l'endroit à la mode. Pendant pas mal d'années je dormais là bas pendant le tournoi... mais ca me distraillait trop, alors j'ai changé de place!
Mais j'aime toujours aller là bas pour manger et puis aller à la plage.

Q: Est-ce-que vous pensez souvent aux quelques derniers sets que vous avez perdus face à Nadal et Andy? ou bien est ce plutôt quelque chose que vous voulez oublier?
RF: Et bien, je suppose que ce sont des matchs qu'on analyse dans les grandes lignes... bien sûr, j'ai été déçu de perdre mes matchs en Australie et à Indian Wells. Mais, en même temps, ce n'est pas la fin du monde. Ce sont des choses qui arrivent.
Honnêtement, ca ne m'a pas tracassé plus que cela parce que, lorsque je suis sur le court, j'essaye de jouer chaque point de la manière la plus dure. Quand des erreurs surviennent, c'est très décevant. On souhaiterait qu'il n'y en ait pas.
C'était un peu inattendu, je sais, mais je dois juste m'assurer de bien jouer et d'avoir la bonne attitude. J'ai bien joué durant le second set, alors ca a beaucoup surpris que je puisse jouer si mal à la fin.

Q: Croyez-vous que les temps aient changés? Il y a quelques années, les Etats-Unis dominaient, avec Agassi, Sampras, Connors et McEnroe. Maintenant, il n'y a plus beaucoup d'Américains dans le top... A quoi pensez-vous que cela soit du?
RF: Et bien, je pense que les joueurs américains ont toujours eu du mal à s'adapter à la terre battue. Le record d'Andy à Roland Garros n'est pas des meilleurs... pareil pour James. Il y a d'autres joueurs qui émergent et qui sont peut-être plus à l'aise sur terre battue, comme Querrey par exemple.
Je pense que c'est ce qui leur fait défaut depuis des années. Si vous regardez en arrière, Courier jouait très bien sur terre battue, ainsi qu'Agassi. Pete était tellement doué qu'il pouvait jouer très bien sur terre battue aussi.
C'est la seule différence. Mais, en meme temps, ces joueurs sont des légendes dans le monde du tennis, dont nous parlons encore aujourd'hui. Il n'est pas possible d'avoir, de nouveau, une génération aussi forte que celle qu'ils avaient.
Mais je pense qu'ils ont toujours de très bons joueurs de Coupe Davis. C'est pourquoi ils l'ont gagnés. C'est l'une des équipes les plus dangereuses. Nous verrons dans le futur comment tout cela va évoluer. Mais, je crois qu'aux Etats-Unis, le tennis masculin ne va pas si mal que cela. Andy est revenu très fort.

Q: A l'époque, les joueurs de Coupe Davis n'étaient pas payés parce qu'ils jouaient pour leur pays.Pensez-vous que ce concept pourrait encore marcher aujourd'hui?
RF: Est bien je n'ai jamais entendu que l'argent constituait un problème pour les joueurs.
J'ai été payé très peu lorsque je jouais la Coupe Davis car notre fédération est petite. Nous avons un système en place qui fonctionne bien pour les joueurs n°1, 2, 3 et 4. Mais nous ne sommes pas payés de la même manière que les américains ou les français.
Parfois, je repartais avec 5000$ ou 10000$. Ce n'est pas ce qui me motive à jouer ou non. Je ne sais même pas s'ils ont augmenté les prix depuis ...
Pour moi, le problème est que je ne peux pas me concentrer sur la place de n°1, et remporter les grands Chelem, et gagner les Masters Series et aussi, essayer de gagner la Davis Cup.
C'est beaucoup trop, alors je dois faire un choix. j'ai décidé que la Davis Cup ne ferait pas parti de mon planning de Février.

Q: Est-ce que vous êtes encore enthousiaste à l'idée de ce que vous pouvez atteindre dans ce sport?
RF: Je suis très curieux de savoir combien de temps je vais encore pouvoir jouer. J'ai beaucoup d'énergie, mais mon jeu n'est pas fatiguant. Je joue très relaxé, alors ca m'aide à tenir. J'ai déjà fait tant de choses et atteint tant de records, que tout ce qui arrive maintenant n'est que du surplus... ce qui me fait d'ailleurs un peu peur...
Alors, je suis heureux de pouvoir aller à mon 6e Wimbledon et à mon 6e Us Open. Tout cela est très motivant et fascinant en même temps. C'est pourquoi je travaille très dur durant l'inter-saison, et  que je m'assure d'être en pleine forme.
Je suis un professionnel, mais j'aime m'amuser en dehors des courts. Et, parce que j'ai trouvé un bon équilibre, je pense que je vais rester très longtemps sur le circuit.

Q: Vous êtes amis avec quelques anciens joueurs, comme Pete Sampras et Tim Henman qui ont, tous deux, fait l'expérience d'avoir à trouver l'équilibre entre leur famille et le tennis. Leur avez-vous parlé de cela?
RF: Non, je ne leur ai pas parlé, mais ils m'ont tous deux félicités.
Je pense que tout dépend de moi. Je dois faire les bonnes décision. Je suis certain que je vais rester très concentré sur mon tennis. C'est ce que Mirka veut également, et c'est une bonne chose.
Ca va être bien plus sympa. Ca va me motiver et m'inspirer, voir comment mon enfant va grandir etc... Et, le rêve de Mirka, ainsi que le mien, a toujours été d'avoir un enfant pendant que je suis toujours sur le circuit. Je crois qu'il y a de grandes chances que cela arrive, maintenant. Et je suis très impatient.
C'est aussi la raison pour laquelle je veux jouer longtemps.

Q: Si, dans le tournoi, vous aviez à jouer Rafa de nouveau, est-ce que vous le joueriez de manière différente ou est ce que vous continueriez à le jouer de la même manière? Est ce que vous pensez qu'il est temps de changer quelque chose contre lui?
RF: J'essaye de jouer du mieux que je peux, contre lui. J'ai essayé beaucoup de choses différente. Cela dépend beaucoup des conditions aussi. Regardez la finale de la semaine dernière. Les deux joueurs ne pouvaient pas jouer leur tennis à cause du vent. Vous devez vous adapter aux conditions. Est ce qu'il fait chaud? Est ce qu'il fait froid? Est ce qu'il y a du vent? Est ce que c'est la nuit ou le jour? Tout ce genre de choses sont importantes dans le tennis.
D'habitude, c'est un jeu agressif qui fait que j'arrive à battre Rafa, et spécialement sur dur. Mais je n'ai pas eu beaucoup de chance si je fais le bilan. Je l'ai joué tant de fois sur terre battue...
Sur dur, je dois le jouer agressif. Il n'y a pas d'autres solutions. Je l'ai battu suffisamment pour le savoir.